Moments Memory

"Revived Moments in the middle of the Memory" by Grey Parrot "Moments ravivés au coeur de la Mémoire" le Perroquet Gris

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1964 : Vingt et un ans

by moniroje


Mon frère Guy était avec nous, à Fresnes. Il nous avait rejoints après avoir passé un mois de vacances au bord de la mer avec Maman; celle-ci aurait dû aller à la montagne selon son médecin mais elle avait cédé au désir de ses enfants: passer les vacances sur la côte. Et elle en était revenue épuisée; pour retrouver le quotidien agité de la maison; de plus, Guy traversait une crise d’insupportabilité: vacheries en douce contre ses autres frères et sœurs et pleurnicheries dans les jupons de sa mère lorsque ceux-ci le talochaient; puis odieusement insolent avec sa mère et son mari René . Elle n’en pouvait plus; le médecin l’obligea même à s’aliter, la menaçant des risques qu’elle prenait sur sa santé si elle ne retrouvait pas d’urgence un semblant de calme. Ce pourquoi elle envoya Guy chez son père.
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de Marseille à Brazzaville par le Général Mangin 

by moniroje

Te relater ce voyage ??? non point, ce serait long tant ces vingt et un jours me furent un enchantement.

D’abord le contexte : un cadeau de mon père pour ma réussite au BEPC : les rejoindre à Brazzaville par la voie maritime plutôt que aérienne : ça ne lui coûtait pas un sou, j’avais de l’administration le voyage payé et en première classe ! En fait si, ça lui a coûté : il m’avait envoyé mille francs pour mes frais (costard et argent de poche) ; mille francs de l’époque soit l’équivalent de mille cinq cents euros de nos jours. Une coquette somme mais 21 jours de voyage sur un paquebot, il y a des frais …

 

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Rencontre avec un Crapaud Buffle

by Mickaele

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Juin 1964 – Port-Gentil, GABON

J’ai maintenant 18 ans et quelques mois d’Afrique. J’aime les sorties entre copains, mais j’adore aussi partir seul à l’aventure.
Port-Gentil est une ville provinciale calme. C’est encore un important port grumier, mais déjà on sent en lui les prémices à un grand avenir pétrolier. Lire la suite »

Mon premier Paris-Dakar

by Mickaele

Paquebot Le Lyautey

L’Afrique, Rose Laurens l’a si bien chanté… « Africa » parfum de magie, sorciers et grigris…

Automne 1963, dans ma dix-septième année, jeune marin, je suis fasciné par cette terre sauvage. L’Afrique j’en rêve…..mais pour y arriver, la route sera longue et non sans quelques galères.

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La reine

by moniroje

suit-couple-blue-shoes-largeMagasin luxueux de vêtements pour hommes, tout près des Champs-Elysées. On accède au sous-sol par un large escalier de marbre feutré d’Ispahan ; je croise un cadre sup probable de quelque société emportant son emplette: un costume dans son protège- … ; ici le moins cher des costards coûte au moins trois smigs .

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L’Araignée

by moniroje

1971- chez elle à Koumaga

Une heure du matin… environ… silence de la nuit, du moins le grondement du groupe qui alimente le camp en électricité. Un peu ivre, je quitte le mess, lampe-tempête brandie devant moi, accompagné de ma femme qui me suit au cas où un serpent… nous regagnons nos pénates : à la lisière de la forêt, noire, la vague silhouette d’une maisonnette de rondins à la toiture de feuilles de palmiers : chez nous…
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Arrivée au Kuwait

by moniroje

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Alban Yannouricht se leva de son siège, prit sa valisette Air France et sa veste qui étaient dans le filet au-dessus de lui et suivit les passagers dans la coursive de l’avion.

Il était difficile de le situer : un homme jeune, moins de trente ans , pas un commercial ni un cadre sup ; certes pas un riche commerçant ; un jeune militaire ? Non plus : ce regard rempli de curiosité pour tout ce qui l’entourait était celui d’un enfant, pas d ‘un soldat ; cheveux noirs, mince du visage et du corps, chemise blanche cintrée et jean Levis légèrement pattes d’eph comme le dictait la mode d’alors : 1969. Mais quand il passa devant l’hôtesse de l’air, ce n’était pas un regard d’enfant plongé dans les yeux de la belle dame qui, habituée, n’en eut cure. Dehors, sur la passerelle, il fut surpris par l’air chaud : il avait pourtant été prévenu : lors de l’atterrissage le commandant de bord avait annoncé une température au sol de 38° Celsius et il était deux heures du matin et on était à la mi-mars ! A Paris, ça caillait !

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Rencontre canine

by moniroje

1992- Irma

Je suis d’humeur à papoter et donc, puisqu’on parle d’animaux, je voudrais te narrer un souvenir amusant :

Nous étions à la plage de Sète (qui, à l’époque, acceptait encore les chiens); soleil d’Août donc, beaucoup de gens se grillant sous ses feux, peu de monde dans l’eau fraîche; Hélène et moi sous notre parasol, Irma sous le sien; rappel: Irma était notre chienne boxer adorée. Donc, comme tout le monde, nous paressions là; ne rien faire que lire des revues, siester, aller à l’eau pour se rafraîchir et aussi, regarder passer les gens; un spectacle dont je ne me lassais point!

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Plaisir 4×4

by moniroje

1982 - Notre Land Djerba

Des fois me reviennent des souvenirs de quotidien… plutôt d’instants magiques ; non point de ces événements ou aventures qui marquent une vie, mais de ces moments dont on ne prête pas trop attention et qui pourtant sont aussi importants ; l’air doit alors vibrer comme du cristal et si on rit, c’est du bonheur qu’on vit… Tiens, en écrivant, me revient cette bouffée de roses aspirée à plein poumons, ma surprise, ma joie de vivre…

Donc, je me rappelle ; en Algérie… c’était dans les années… quatre-vingt. Oui, c’est ça ! Décidément, je parle comme un vieux, maintenant ! Bon… Je travaillais à Ouled Fayet, village à vingt kilomètres d’Alger et vingt kilomètres aussi de Zéralda, station balnéaire où nous habitions. Mon trajet domicile-bureau était des plus agréables, serpentant dans cette campagne-jardin qu’était la Mitidja.

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Rêve-Souvenir du Sénégal

by moniroje

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Cette route qui m’amène si loin, je l’ai déjà prise, je la reconnais vaguement… Mais quand ?

J’étais enfant ; on dirait que j’ai passé Rufisque… Oui, c’est cela, le Sénégal… J’avais dix ans… Maintenant, on a quitté le goudron, c’est la piste ; je la reconnais à son entrelacs d’ornières ; on dirait le lit desséché d’un torrent de la saison des pluies. Puis, devant moi, immense, étincelante, la plage ; l’Océan qui déroule ses vagues rageuses ; je sors du véhicule, chancelle sous le vent qui m’abasourdit du grondement continu des rouleaux qui assaillent la côte ; grondement de plus en plus fort au fur et à mesure qu’on s’approche du rivage, qu’il faille hurler pour se faire entendre. Tout est puissant, ici : le bruit, l’odeur forte de la mer, la chaleur du soleil jusqu’à la brûlure du sable entre les orteils.

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